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En t'attendant...
28 mai 2007

Tu ne parles pas.

Tu ne parles pas. C’est pas dans ton ventre. Tu comprends pas. Tu t’interroges. Tu as peur… de l’étranger qui débarque…

Tu as vu les deux traits de même couleur sur le test. Tu l’as tenu dans ta main. Rejet immédiat.

Toi : - Y a de l’urine sur le test ?

Moi : - Hein ? Quoi ? Qu’est-ce tu dis ? Ouais, y a de l’urine.

Retour sur terre.

Toi : - C’est pas possible. Tu le sais aussi bien que moi

Dans ma tête : « ben oui, je sais bien, je sais aussi bien que toi…Un bébé, ça ramène sur terre !

Moi, ben, ça va ! Il me le reproche.

- Ouais, toi, ça va, ça va bien même, t’es contente, hein, t’es contente, tu penses qu’à toi.

Moi, sourire béa. Pardon, mais j’y peux rien !

- Oui non oui non oui enfin oui mais non parce que oui et même que non.  

Dans ma tête, ça se déroule : « t’as voulu qu’on avance, moi, voilà comment j’avance, je fais, je marque fort. »

Je suis une fille. Mais je viens de me raser la tête. Ouais, des coups de ciseaux derrière, la tondeuse qui fait des trous devant. Puis, la coiffeuse a réparé. Elle était ravie. De créer sur ma tête.  Je rentre chez les commandos ?

Mon homme ne me parle pas. Paradoxe. Je le sens dans mon ventre. Je le vois, je le sens, je l’aime, je l’adore, je pense à lui, je le goûte. Mon homme. Je suis dans ma pièce. Il est dans la sienne. Les pensées, les énergies se déplacent silencieuses dans le couloir, à travers nos murs. Je l'ai reçu. Il ne peut pas me recevoir.

Pourtant, on sait mis un jour l’un devant l’autre, debout, nos ventres collés. On a imaginé un lien indestructible.  Je l’ai senti. Il n’a pas dû le sentir. Mais, il veut le couper. Il ne me parle plus. Je lui est ouvert mon ventre. Il déteste ce qu’il y a à l’intérieur.

Mon homme est beau. Fort et délicat. Attentif et absent. Souriant et mélancolique. Structuré et désordonné.  Ces yeux sont d’un vert bleu gris moucheté de particules d’or. Des cheveux courts, doux, subtilement ondulés. Il sent le bébé. Il est tout moelleux. Sa voix est posée, chaude, vivante. Son souffle est léger, apaisant. Il est sexy. Il m’émeut. Je le regarde. Furtivement, avec pudeur et fierté Parce que s’il voit comment je le vois, il saura. Que je le regarde la bouche en cœur et le cœur palpitant.

J’ai un bébé qui est entrain de s’installer dans mon ventre. C’est le sien.

Dans ma tête : « Ah tiens ! Je te sens, j'ai su à l'instant que tu étais là, je t’ai senti même avant d’avoir su. Ah et puis tiens !  J’ai pleins de désirs, j' me sens contente. »

Je ne ferais pas ce bébé toute seule. Je le sais car si mon homme n’en veut pas, si ça le rend malheureux, je ne le garderai pas. Je suis prête à être forte pour deux, pour trois. Pourtant, je me sens rarement prête pour moi toute seule. J’ai envie  de me réaliser moi-même. Pour les rendre heureux. Je sais ce qui se passe dans la tête de mon homme. Et, mon homme, il a besoin que je m’occupe de lui, que je sois forte, épanouie. Il est anxieux. J’ai envie de le protéger, mon homme. J’ai envie de communiquer avec lui.

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